Bài gốc : from ZingMe
en français: “Je vous ai laissé quelques millions de Đồng, débrouillez-vous avec papa!”
Un fils qui manque le dernier appel de sa maman avant son décès, un mari douloureux de ne pas pouvoir donner à sa femme un vie meilleure... La nostalgie restera à jamais dans le coeur de ceux qui restent.
Si c’est une douleur, il n’y a pas de douleur plus grande qu’une autre, juste différente dans la façon dont les gens l'acceptent et la traversent. Les histoires ci-dessous ne sont qu'une petite partie de la douleur commune de nombreuses familles dont des proches sont décédés lors de la 4e épidémie de Covid-19 à Ho Chi Minh-Ville.
Le dernier appel
Je m’appelle Huỳnh Anh Khôi, ma mère est décédée le 11 Aout, ma grande mère aussi il y a peu de temps du Covid-19.
Mon oncle était infecté en premier mais il ne savait pas donc il a contaminé ma grande-mère, après son décès, toute ma famille était positive au Covid-19.
Le 23 Juillet, moi et mon père sommes partis en quarantaine, et ma mère a été transférée aux urgences à cause de son état santé qui tourne mal. 9 jours en quarantaine ont été pour moi, un cauchemar. J’envoyais régulièrement des messages à ma mère pour avoir ses nouvelles.
Un jour j’ai reçu un message à elle, disant: “ S’il m’arrive quelque chose, j’ai laissé quelques millions de Đồng, débrouillez-vous avec papa”. J’avais vraiment peur! Quand ma grande-mère était décédée, ma mère me disait que les gens ont toujours un instinct très spécial avant leur mort.
La nuit du 10 Aout, à 20h25, ma mère m’a appelé mais je n’ai pas décroché. Plus tard, quand j’ai vu la notification, je me suis dit que je lui rappellerais demain matin. Mais je ne savais pas que c’était son dernier appel.
Le lendemain matin, ma mère est décédée à l’hôpital.
Je parlais à personne pendant plusieurs semaines après, je voulais juste être seul. Auparavant, avant tous les voyages, j’achetais des cadeaux à ma mère. Parfois un doudou, parfois un collier. Je lui ai une fois posé la question: “ Où est la portefeuille que je t’ai achetée?”. Elle souriait, puis m’a répondu: “ Je l’utilise pas, il est trop moche!”. Après son décès, j’ai ouvert son armoire, tous les cadeaux que je lui ai offerts étaient présents, tous.
Le jour de relâchement de la distanciation sociale, mon père m’a emmené rendre visite à mère, à la pagode. Traversant chaque coin de rue, mes souvenirs de ma mère ressurgissent. La sensation d’être derrière ma mère, me manquait cruellement. 16 années passées, elle a tellement sacrifié pour moi.
L’après-midi du 23 Juillet, l’ambulance venait récupérer ma mère chez nous, il pleuvait beaucoup ce jour là. Au moment de partir, ma mère tourna sa tête, me regardait, c’était la dernière fois que je pouvais voir ma maman.
TUYẾT! ( le nom de la personne dans l’histoire)
Je m’appelle Phạm Minh Dũng, ma femme est décédée le 27 Juin du Covid-19.
Au milieu de mois de Juin, il y avait beaucoup de cas de Covid-19 dans ma ruelle, ma famille devait aller nous soigner à l’hôpital. Nous étions 4. En premier temps, moi et ma femme avaient le droit d’être dans la même chambre, mais quand les choses commençaient à mal tourner, ma femme était transférée au Département des Urgences.
Un jour plus tard, j’ai été aussi transféré aux urgences. À partir de ce moment, j’ai perdu contact avec ma femme. Quand ma santé récupérait progressivement, j’étais allé dans toutes les chambres de l’hôpital, demandant des informations de ma femme. Mais tout était en vain.
Jusqu’à que j’étais guéri totalement et avait le droit de rentrer chez moi, ma belle-soeur m’a annoncé que ma femme était décédée à l’hôpital. Je ne voulais plus vivre. La famille, le voisinage m’aidait, m’encourageait, me disant que je dois vivre pour m’occuper des mes deux petits.
J’avais mal! Je pleurais en permanence. Je me rasais la tête pour avoir la tête légère mais dans mon coeur, c’était une lourdeur terrible.
Ma famille est pauvre. Depuis que nous nous sommes mariés, notre couple faisait que travailler pour nourrir les enfants, je n’avais rien à lui offrir les jours des anniversaires ou des évènements. J’ai eu un poste de gardien il y a 3 ans, j’ai économisé 11 mois de salaire pour lui offrir une moto. C’était le plus grand cadeau, et aussi le seul depuis notre marriage.
Quand elle a reçu le cadeau, ma femme était très heureuse. Elle a même blagué: “ Ah, tu n’as plus besoin de me conduire hein!”.
Tuyết! Je veux juste te remercier d’être venue dans ma vie. Et, je suis désolé de ne pas pouvoir t’offir une vie meilleure.
Où es tu, maman?
Je m’appelle Trần Thị Thu Ngân, ma mère est décédée le 27 Juillet du Covid-19.
Vers le milieu du mois de Juillet, moi et ma mère étaient atteintes du Covid-19 et nous devions nous soigner nous-même, chez nous, car les hôpitaux étaient saturés. Ma mère a 76 ans cette année, elle a aussi la diabète donc j’étais très inquiète. Il y avait des jours que je n’arrivais point à manger, je vomissais tout, mais je devais me tenir bon pour m’occuper de ma mère.
Au bout d’une semaine à la maison, la situation de ma mère s’aggravait. Avec des efforts d’appeller sans cesse aux services de la santé, finalement nous avons pu nous rendre à l’hôpital.
La nuit avant l’hospitalisation, ma mère était dans un état insconcient. Elle m’appelait parfois: “ Ngân, j’ai faim!”, “ Ngân, pourquoi je suis si fatiguée cette fois!”. Je devais lui réconforter, et aussi à moi-même, me disant que tout ira bien pour nous.
Trois jours post-traitement, j’ai pu quitter l’hôpital, mais ma mère était toujours dans la chambre. Je demandais aux médecins de rester m’occuper d’elle, mais ce n’était pas autorisé. Avant de rentrer, je restais dans le couloir, projetter mon regard tout au long des chambres, j’étais très confuse.. où est ma maman, comment va t-elle?
L’après-midi du 11 Aout, l’hôpital m’a appelé pour m’informer du décès de ma mère.
Il était une fois, moi et ma mère discutaient, elle disait dans le vent: “ Je ne sais pas combien de temps je vivrais encore avec mes enfants”. Je rigolais: “ Tu es encore en forme maman, tu vivras encore longtemps”. Ma mère secoua la tête:” La vie est imprévisible, peut être aujourd’hui je suis là, mais demain je serais déjà très loin”.
Maintenant, notre maison est vide, et très froide.
Avancer
Je m’appelle Nguyễn Thị Nhiều, mes 3 petits frères et soeurs et mes deux neveux sont décédés du Covid-19.
Début Juillet, quand l’épidémie explosait, j’ai perdu mon travail, je devais aller vivre chez ma mère dans le 4ème arrondissement avec mes frères et soeurs. Peu de temps après, nous étions tous atteints du Covid.
Nous avons chacun été emmenés dans un lieu de traitement différent. Quand j’ai eu la nouvelle du décès de ma petite soeur, mon mental était détruit.
Quelques jours après, une autre terrible nouvelle, une autre petite soeur et un petit frère à moi n’ont pas non plus survécu.
Ce qui est le plus blessant était ma nièce et sa fille, la petite était morte que quatre jours après sa naissance, et la mère deux semaines plus tard à l’hôpital, a rendu son dernier souffle.
Tous sont décédés seuls, sans êtres chers à leurs côtés, sans un dernier mot.
La douleur double la douleur, je croyais ne pas pouvoir surpasser tout ceci à des moments. J’essaie d’oublie cette réalité fatale mais à chaque fois que je rentre à la maison, mes larmes ne cessaient de couler. L’épidémie est trop cruelle.
Voyant mes neveux innocents avec personne à leurs côtés, je me dis que je dois vivre pour les élever à la place de mes frères et soeurs.
Notre dernière fois ensemble
Je m’appelle Phạm Thị Hồng Hạnh, le 27 Juillet, mon père est décédée. Un jour après, ma mère lui suivait, tous du Covid-19.
Ma famille loue ensemble un logement dans une ruelle dans le 4ème arrondissement. Le moment que la pandémie prenne de l’ampleur, mes parents avaient des symptomes, tousse, fièvre, mais nous étions pas beaucoup informés du Covid-19. Je croyais que mes parents avaient de la simple fièvre, donc je suis parti acheter des médicaments correspondants.
Après une AVC( accident vasculaire cérébral), la santé de mon père détériorait progressivement. Incapable de lutter contre la maladie, mon père rendait son dernier souffle le 27 Juillet.
Cette nuit là, en étant très fatiguée, ma mère traînait ses jambes pour rejoindre la chambre de mon père. Elle restait à côté de lui, sans dire un mot.
Le lendemain matin, j’ai appelé le service de santé pour emmener ma mère à l’hôpital car elle était vraiment très vulnérable. Mais, ma mère n’a pas pu attendre cet ambulance.
J’ai créé le même cadre de photo pour l’autel pour mes parents et je me suis réconforté que même si c’était très douloureux, mes parents étaient ensemble.
P/S : Cet article est une traduction qui m’a mis beaucoup de larmes aux yeux, que je n’avais pas du tout intention de faire au début mais je voulais le faire pour rendre hommage aux victimes de cette terrible pandémie de Covid-19. Merci d’avoir lu et je vous souhaite de meilleurs voeux et de la santé pour ces périodes compliquées!
De Duy Bùi, Paris 2021